Morte la bête
Titre : MORTE LA BÊTE
Auteur : Lotte et Soren Hammer
Genre : roman policier danois
Editeur : Actes Sud Noirs (grand format), Babel noir (poche)
Bref résumé : Le jour de la rentrée, deux enfants découvrent un spectacle cauchemardesque dans le gymnase de leur école. Cinq corps d’hommes ont été mutilés à la tronçonneuse avant d’être pendus au plafond dans une mise en scène d’une précision terrifiante. L’inspecteur en chef Simonsen interrompt aussitôt ses vacances avec sa fille et rentre à Copenhague pour prendre la direction de l’enquête. Dès les premiers interrogatoires, l’étrange concierge de l’école, un marginal qui dissimule un esprit retors derrière un alcoolisme de façade, tient des propos contradictoires et délibérément provocateurs… L’identification des corps est compliquée par leur état de mutilation, mais l’ablation systématique des parties génitales ressemble à une signature. Au même moment, un riche entrepreneur victime d’abus sexuels dans sa jeunesse lance une vaste campagne de communication pour dénoncer le laxisme de la justice danoise vis-à-vis des pédophiles. L’opinion publique s’empare du débat, menaçant de parasiter l’enquête. Le concierge, de son côté, échappe à la surveillance de la police et achève définitivement de brouiller les pistes… Simonsen, qui a trop d’expérience pour ne pas se méfier des coïncidences, comprend qu’il a affaire à un plan de grande ampleur dont il ne connaît encore ni les tenants, ni les aboutissants…
Mon avis : Un roman dur, principalement par sa thématique(les pédophiles non inquiétés, la vie de leurs victimes) mais aussi par son traitement, à travers les détails donnés du supplice des victimes. Un roman-plaidoyer qui nous questionne sur la vengeance, la justice, la colère, la famille, la foi, la confiance dans le gouvernement et ses lois... Une lecture dont on ne sort pas indemne. On en vient à souhaiter, au cours de la lecture, que les policiers ne trouvent pas les assassins. La morale et la justice s'affrontent autant dans le roman que dans la tête du lecteur. On peut regretter à ce titre ne certaine "facilité" choisie par les auteurs de dissimuler un second mobile aux tueurs pour les rendre moins sympathiques, car le dilemne de la brigade d'enquête est interessant : la cause est compréhensible et justifiable mais un tueur doit pourtant être traduit en justice. Loi contre morale, voila qui n'a pas fini d'occuper vos nuits.
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